« La tolérance est le résultat suprême de l’éducation... »*
*Citation d’Helen Keller, auteur, militante politique et conférencière américaine
Depuis près de trois ans, le Centre d’Education de l’Organisation canine lituanienne propose aux jeunes divers programmes de formation axés sur les chiens. Un projet d’une journée, organisé le 16 novembre 2014 à l’occasion de la Journée internationale de la Tolérance, nous a donc permis de tester nos activités. Les élèves d’une des écoles de Vilnius, la capitale de la Lituanie, ont pu profiter d’une occasion unique : assister à des leçons de tolérance données par un professeur surprenant, un American Staffordshire Terrier du nom de Nora. Ce qui rend ce projet unique, c’est que l’American Staffordshire Terrier est l’une des neuf races reprises sur la liste des « races dangereuses » en Lituanie.
La leçon a débuté par un débat animé sur la discrimination que subissent les êtres humains et les animaux et qui se reflète dans les restrictions imposées à certaines races de chiens. Les enfants ont tous été d’accord pour dire que ce genre de mesure viole les droits non seulement des animaux, mais aussi des êtres humains, parce que chacun devrait être libre de choisir l’animal de compagnie qu’il préfère et que chaque animal de compagnie mérite un foyer aimant et un maître responsable. La classe a ensuite abordé les raisons pour lesquelles cette liste existe, pour arriver à la conclusion qu’en réalité, ce n’est pas la race, mais plutôt l’irresponsabilité du maître – quelle que soit la race du chien – qui cause du tort aux gens et aux autres êtres vivants. Le fait que de nombreux pays ont abandonné leur liste de races dangereuses au profit de l’éducation a aussi été mis en évidence. Les résultats de l’enquête menée par l’organisation canine lituanienne ont été présentés : ils révèlent que, sur 856 répondants, 829 étaient favorables au retrait de ladite liste en Lituanie. La classe a également évoqué les statistiques mondiales de morsures.
A la vue de la gentille Nora, toujours contente et toujours prête à remuer la queue, les élèves ont admis qu’ils éprouvaient jusque-là une crainte infondée face à cette race, mais qu’ils avaient désormais changé d’avis. Obéissante, vive et amusante, Nora a encouragé les membres du groupe à continuer à discuter de la race, à poser de nombreuses questions et à partager leur expérience.
Notre principal message – créer une terre d’accueil pour les animaux domestiques – est passé. Le groupe est arrivé à la conclusion que tous les animaux sont égaux, et qu’en dépit de leurs différences, il faut faire preuve de tolérance envers eux. Tous ont le droit de vivre, d’être soignés et d’être aimés. La responsabilité du mauvais comportement d’un chien est à tort liée à diverses listes de races dangereuses, alors qu’elle devrait être reportée sur les maîtres eux-mêmes. L’existence de listes de ce genre donne la fausse impression que certaines races de chiens sont moins dangereuses que d’autres, qu’elles ne constituent pas une menace pour la société. C’est pourquoi l’organisation canine lituanienne, qui ne peut pas ignorer le problème, collabore avec plusieurs institutions gouvernementales pour trouver des solutions. Nos activités bénéficient du soutien des autorités locales, qui accueillent favorablement les programmes éducatifs que nous proposons dans les écoles communales, ainsi que lors d’événements publics. Un groupe de travail en faveur du retrait de la liste des races canines dangereuses au niveau institutionnel national, également représenté par notre organisation, étudie actuellement des amendements législatifs, ce qui laisse espérer que des changements positifs pourront, à terme, intervenir.
Le Lithuanian Kennel Club, l’organisation canine lituanienne